je le restitue tel quel :
Dossier de Brigitte Maroillat, paru dans Arrêt sur Séries 17 (http://arretsurseries.chez-alice.fr/Dossiers/drquinn.htm)
EN ROUTE POUR LE COLORADO : "Je suis venue dans le Colorado pour y être reconnue comme médecin. En réalité, j’y ai trouvé beaucoup plus : une maison, une nouvelle famille et j’ai reçu, pour Noël, le plus beau des cadeaux : l’amour."
INTRO = Ces quelques mots du Dr Michaela Quinn, dans l’ultime scène de l’épisode pilote, résument parfaitement le parcours initiatique de cette femme médecin partie chercher dans l’Ouest sauvage la reconnaissance et la considération qui lui manquaient dans sa ville natale de Boston, où les convenances et les traditions sont telles qu’il n’est pas de bon ton, en cette fin du XIXème siècle, pour une jeune femme de la haute société, d’avoir des rêves d’indépendance et encore moins d’exercer une profession réservée aux hommes. Les préjugés ont donc la vie dure et pas seulement dans la série d’ailleurs. A l’instar de Cosmos 1999 que certains n’ont eu de cesse de comparer à Star Trek alors que ce rapprochement n’avait en lui-même aucun sens, Dr Quinn, femme médecin, est, quant à elle, éternellement comparée à l’autre monument du western familial : La Petite Maison dans la Prairie. Certes, la série de Beth Sullivan est, à l’instar de son illustre aînée, une production télévisuelle pleine de bons sentiments se déroulant dans l’Ouest Américain de l’après-guerre civile. Mais au-delà de ce profil commun, les deux séries se démarquent nettement l’une de l’autre par bien des aspects. Il existe d’abord entre elles une différence de ton : Dr Quinn n’a pas l’optimisme ni la candeur de La Petite Maison dans la Prairie où tout le monde et beau et gentil et les valeurs chrétiennes animant la famille Ingalls toujours triomphantes de l’adversité. Dans la série de Beth Sullivan, le tableau est plus sombre : l’héroïne en quête d’indépendance et de reconnaissance est condamnée à un exil forcé loin de la bourgeoise Boston et se retrouve dans un trou perdu du Colorado où la rudesse des gens n’a d’égal que leurs préjugés détestables tant envers les femmes qu’envers les noirs et les Indiens. Bien qu’ayant réussi à s’intégrer grâce à ses dons exceptionnels pour la médecine et à sa forte personnalité, elle n’est cependant pas, comme les Ingalls, celle qui gagne toujours à la fin (comme on dit) : ainsi, sa notoriété grandissante ne lui fait pas remporter le fauteuil de maire de Colorado Springs dans l’épisode « La campagne » et sa qualité d’excellent médecin ne la rend pas invincible face aux maladies contre lesquelles elle doit parfois, à son grand désespoir, rendre les armes comme dans l’épisode « Un endroit pour mourir » où elle est contrainte de brûler le mobilier de sa clinique et tous ses instruments pour combattre une cause d’infection inconnue. Dr Quinn n’est donc pas le conte de fée auquel certains ont voulu identifier cette série : son héroïne n’y est pas épargnée et a dû, plus souvent qu’à son tour, repartir de zéro et s’avouer impuissante face à certaines situations qui la révoltent comme le massacre des Indiens par Custer à Washita. Au contraire de Charles Ingalls, elle n’a donc pas toujours des solutions toutes prêtes à tous les problèmes. Il existe, ensuite, une différence de traitement entre les deux séries : La Petite Maison dans la Prairie se focalise sur les joies et les peines des protagonistes sans jamais évoquer le contexte historique dans lequel elle se déroule. Dr Quinn apparaît à cet égard plus réaliste que son aînée en ce qu’elle intègre les histoires intimistes de ses personnages à un background historique où la fiction se mêle habilement à la réalité des événements de cette fin du XIXème Siècle aux Etats-Unis. Dr Quinn possède, en outre, ce souffle épique que n’a pas La Petite Maison dans la Prairie et qui apparaît dès les première mesures du superbe thème musical composé par William Olvis, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler les partitions de James Horner pour 'Glory' et 'Légende d’automne', deux films, auxquels il convient également d’ajouter 'Danse avec les loups de Kevin Costner', dont s’inspire largement la série de Beth Sullivan par sa peinture authentique de ce début des années 1870, période décisive où les Etats-Unis tentent de retrouver leur unité après une guerre civile meurtrière. Dr Quinn n’est donc pas une simple variation sur le thème de La Petite Maison dans la Prairie mais un instantané fidèle d’une époque, le portrait des errances sociales et des progrès techniques et scientifiques d’une jeune nation en devenir. Au-delà de la série pleine de bons sentiments, c’est sans nul doute sa dimension d’aventure humaine en terres inconnues dans une époque charnière de l’histoire des Etats-Unis qui fait de Dr Quinn, femme médecin une série marquante des années 90, bien plus proche de ce fait de l’inoubliable 'Conquête de l’Ouest' que des sirupeuses aventures des Ingalls.
Dossier de Brigitte Maroillat, paru dans Arrêt sur Séries 17 (http://arretsurseries.chez-alice.fr/Dossiers/drquinn.htm)
EN ROUTE POUR LE COLORADO : "Je suis venue dans le Colorado pour y être reconnue comme médecin. En réalité, j’y ai trouvé beaucoup plus : une maison, une nouvelle famille et j’ai reçu, pour Noël, le plus beau des cadeaux : l’amour."
INTRO = Ces quelques mots du Dr Michaela Quinn, dans l’ultime scène de l’épisode pilote, résument parfaitement le parcours initiatique de cette femme médecin partie chercher dans l’Ouest sauvage la reconnaissance et la considération qui lui manquaient dans sa ville natale de Boston, où les convenances et les traditions sont telles qu’il n’est pas de bon ton, en cette fin du XIXème siècle, pour une jeune femme de la haute société, d’avoir des rêves d’indépendance et encore moins d’exercer une profession réservée aux hommes. Les préjugés ont donc la vie dure et pas seulement dans la série d’ailleurs. A l’instar de Cosmos 1999 que certains n’ont eu de cesse de comparer à Star Trek alors que ce rapprochement n’avait en lui-même aucun sens, Dr Quinn, femme médecin, est, quant à elle, éternellement comparée à l’autre monument du western familial : La Petite Maison dans la Prairie. Certes, la série de Beth Sullivan est, à l’instar de son illustre aînée, une production télévisuelle pleine de bons sentiments se déroulant dans l’Ouest Américain de l’après-guerre civile. Mais au-delà de ce profil commun, les deux séries se démarquent nettement l’une de l’autre par bien des aspects. Il existe d’abord entre elles une différence de ton : Dr Quinn n’a pas l’optimisme ni la candeur de La Petite Maison dans la Prairie où tout le monde et beau et gentil et les valeurs chrétiennes animant la famille Ingalls toujours triomphantes de l’adversité. Dans la série de Beth Sullivan, le tableau est plus sombre : l’héroïne en quête d’indépendance et de reconnaissance est condamnée à un exil forcé loin de la bourgeoise Boston et se retrouve dans un trou perdu du Colorado où la rudesse des gens n’a d’égal que leurs préjugés détestables tant envers les femmes qu’envers les noirs et les Indiens. Bien qu’ayant réussi à s’intégrer grâce à ses dons exceptionnels pour la médecine et à sa forte personnalité, elle n’est cependant pas, comme les Ingalls, celle qui gagne toujours à la fin (comme on dit) : ainsi, sa notoriété grandissante ne lui fait pas remporter le fauteuil de maire de Colorado Springs dans l’épisode « La campagne » et sa qualité d’excellent médecin ne la rend pas invincible face aux maladies contre lesquelles elle doit parfois, à son grand désespoir, rendre les armes comme dans l’épisode « Un endroit pour mourir » où elle est contrainte de brûler le mobilier de sa clinique et tous ses instruments pour combattre une cause d’infection inconnue. Dr Quinn n’est donc pas le conte de fée auquel certains ont voulu identifier cette série : son héroïne n’y est pas épargnée et a dû, plus souvent qu’à son tour, repartir de zéro et s’avouer impuissante face à certaines situations qui la révoltent comme le massacre des Indiens par Custer à Washita. Au contraire de Charles Ingalls, elle n’a donc pas toujours des solutions toutes prêtes à tous les problèmes. Il existe, ensuite, une différence de traitement entre les deux séries : La Petite Maison dans la Prairie se focalise sur les joies et les peines des protagonistes sans jamais évoquer le contexte historique dans lequel elle se déroule. Dr Quinn apparaît à cet égard plus réaliste que son aînée en ce qu’elle intègre les histoires intimistes de ses personnages à un background historique où la fiction se mêle habilement à la réalité des événements de cette fin du XIXème Siècle aux Etats-Unis. Dr Quinn possède, en outre, ce souffle épique que n’a pas La Petite Maison dans la Prairie et qui apparaît dès les première mesures du superbe thème musical composé par William Olvis, qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler les partitions de James Horner pour 'Glory' et 'Légende d’automne', deux films, auxquels il convient également d’ajouter 'Danse avec les loups de Kevin Costner', dont s’inspire largement la série de Beth Sullivan par sa peinture authentique de ce début des années 1870, période décisive où les Etats-Unis tentent de retrouver leur unité après une guerre civile meurtrière. Dr Quinn n’est donc pas une simple variation sur le thème de La Petite Maison dans la Prairie mais un instantané fidèle d’une époque, le portrait des errances sociales et des progrès techniques et scientifiques d’une jeune nation en devenir. Au-delà de la série pleine de bons sentiments, c’est sans nul doute sa dimension d’aventure humaine en terres inconnues dans une époque charnière de l’histoire des Etats-Unis qui fait de Dr Quinn, femme médecin une série marquante des années 90, bien plus proche de ce fait de l’inoubliable 'Conquête de l’Ouest' que des sirupeuses aventures des Ingalls.