Oups, j'avais pas vu, j'adore le regard direct au photographe. Je crois que c'est une caractéristique de Joe, de regarder droit dans les yeux. Merci Girasol pour le partage
En septembre 2013, Jeff Giles a publié un livre sur les coulisses de la série One Life to Live, composé d'interviews d'acteurs et de l'équipe de la série.
Joe Lando a accepté de répondre à son interview comme il me le dit "Il a accepté presque immédiatement après avoir reçu ma demande d'interview. Très sympa, un type marrant".
J'ai finalement acheté le livre, et Jeff Giles a accepté que je partage des extraits de l'interview de Joe Lando, sur ses sentiments concernant le travail particulier des Soaps, sur ce que cela lui a appris, au regard de son travail d'acteur, et aussi la transition avec Dr Quinn.
Un énorme merci à Jeff Giles, pour son autorisation, et pour son travail lors de la réalisation de ce livre.
Vous pouvez vous le procurer sur Amazon et d'autres sites
http://www.amazon.fr/Llanview-Afternoon-Oral-History-English-ebook/dp/B00F3CEDJO/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1440244713&sr=8-1&keywords=llanview+in+the+afternoon
Page Facebook : https://www.facebook.com/oltlbook/timeline
Travailler sur un Soap" Joe Lando : Je crois que tous les acteurs ont peur de la stigmatisation souvent attachée aux soap opéras.
Il m'a fallu corriger le tir à ce sujet. J'avais en effet une attitude négative à l'idée de participer à un soap, sans doute parce que je connaissais pas mal d'acteurs qui jouaient dans des vrais films, tel Le Terminator. Ça ne servait vraiment à rien de faire ce genre de comparaison. En réalité, en tant qu'acteur débutant, je n'aurais jamais pu être à meilleure école--en effet, il faut vraiment s'accrocher, sinon vous basculez très vite dans le fossé. L'idée même d'échouer me faisait très peur et fut le moteur de ma motivation. Je ne sortais pratiquement jamais à New York, encore moins si le lendemain j'avais à assumer une scène importante. Je respirais le rôle et le texte à apprendre, je terminais la journée, la commençais et la vivais jusqu'au tournage, terrorisé par tous ces mots à mémoriser. Il m'a fallu 6 mois pour me sentir à l'aise et faire du bon travail. C'est un peu comme un muscle que vous voulez développer. J'en ai vraiment bavé mais après avoir compris et appris qu'il me fallait être plus souple dans mon approche, mon travail est devenu bien meilleur sur tous les plans."
"Joe Lando : J'ai dû apprendre 10, 15, 20 pages par jour et je n'avais jamais connu ça auparavant. Je pense que si vous parlez avec des acteurs qui ont travaillé sur un soap, la première chose qu'ils vous diront est la somme de travail énorme que ça représente. Parfois des acteurs de Broadway, invités à prendre part à notre show pendant quelques jours quand ils étaient libres --alléchés par l'excellente rémunération-- n'en revenaient pas de tout le travail qu'ils devaient produire sans pratiquement aucune préparation."
Différence entre un soap (Daytime) et programme du soir (Nighttime)"Joe Lando : J'ai toujours comparé les shows présentés dans la journée à des épreuves de sprint et ceux du soir, à des marathons. La cadence d'un "daytime" est super rapide, ce qui ne vous donne guère le temps de peaufiner les détails, ce qui est par contre possible dans un "nighttime"...Je crois me souvenir que mon record fut d'avoir à apprendre 72 pages en un jour.. Travail énorme mais au bout d'un moment, nous étions tellement conditionnés par les personnages que nous incarnions jour après jour, qu'en fait tout s’enchaînait naturellement.
J'ai compris plus tard à quel point tout ce que j'avais appris dans OLTL--comme apprendre un texte le plus vite possible pour pouvoir me relaxer et m'amuser, entre autres a été payant. Quand j'ai fait la transition entre OLTL ou j'avais de longs textes et beaucoup de temps de présence à l'écran, et Dr. Quinn, Médicine Woman où je jouais le rôle d'un type qui n'avait pas grand chose à dire, je me suis dit "et on me paie pour ça???? En fait on me payait pour le temps que je passais à l'habillage et au maquillage."
Sur la popularité, liée au Soap"Joe Lando : On aurait dit que tout le monde regardait OLTL à New York. Je rentrais souvent chez moi à pied avec mon copain Brian Tarantina, qui lui avait le rôle de Lucky; nous habitions quasiment dans le même quartier de Hell's Kitchen. A partir du moment où les gens--et je parle des flics aussi bien que des prostituées, tout le monde--nous ont reconnus dans la rue, ils nous interpellaient en criant les noms de nos personnages dans le show. D'un côté c'était hilarant, mais c'était aussi bizarre et je n'étais pas du tout préparé à cette notoriété. Je me souviens du jour où, invité à présenter un Emmy aux Daytime Awards, je descendis de voiture et me trouvai devant tous ces fans hurlant--ma version d'être un Beatles! Un débordement vraiment inouï ! Je savais ce jour la que rien de plus énorme ne m'arriverait jamais plus.
C'est un peu la même sensation que de voir un produit que vous vouliez vendre depuis un moment et, tout d'un coup, il est en vente sur les étagères de Walmart ou tout le monde se précipite et se l'arrache! Beaucoup d'acteurs se cassent la figure, mais ceux qui survivent sont vraiment les meilleurs.
Impression vraiment surréelle--votre rêve de toute une vie enfin réalisé, et pourtant vous vous sentez comme ce joueur de football qui, au matin du Super Bowl apprend qu'il sera le quarter back ce jour-là! Vous vous trouvez sur la sellette sans vraiment comprendre ce qui vous arrive.
UN ENORME MERCI A CATHNOEMIE POUR SA TRADUCTION